Cycle de films
LOST ? – Le cinéma de David Lynch.
David Lynch réinterprète le rêve américain. Au désir manifeste de sécurité, de prospérité, de maison en banlieue, de jolies clôtures de bois blanc, il ajoute une autre réalité, cachée, faite de fuite, de danger, de sexe, d'abus, de honte et de mort. Il creuse inlassablement dans les interstices qui s'entrouvrent sur le sol, à la recherche d'existences alternatives, d'identités éclatées, de sosies troublants, de casse-tête surréel ou d'utopies fantastiques.
Il lie ses fils narratifs de manière à révéler, tel un ruban de Möbius, un territoire tenu secret. Il nous invite à le suivre dans un sous-sol méconnu pour explorer la face sombre de la condition humaine et, qui sait, ses propres peurs. Ce faisant, il expérimente toutes sortes de genres et de moyens : le pulp noir, le soap opera, le camp movie, le kitsch criard, les allusions cultes, l'horreur surnaturelle. Il explore un monde refoulé et chacun de ses films, brillant, se transforme en une révélation exceptionnelle.
Lynch explore à la fois le côté sombre de l'Amérique et les possibilités qu'offre son médium. Il imbrique de façon magistrale son et image, rythme de la parole et mouvement. Son sens de l'espace, de la couleur, de la musique, de l'atmosphère, font de lui l'un des réalisateurs les plus influents de sa génération. De ses débuts en tant qu'étudiant en art réalisant des courts métrages expérimentaux, à sa série télévisée exceptionnelle Twin Peaks, sans oublier ses films primés devenus « cultes » comme Blue Velvet, Wild at Heart ou Mulholland Drive, il laisse une trace incomparable dans le cinéma américain.